Une direction Manpower qui pleure sur ses actionnaires mais qui se fiche de ses salariés permanents

Invités à la seconde réunion de négociation NAO, la direction a encore une fois oublié de nous préciser de venir avec une boîte de mouchoirs. Car comme à chaque NAO, il faut croire que le temps de cette négociation, le monde s’effondre sur nos têtes.

Avançant que le chiffre d’affaire a baissé de 5,9% (3,189 milliards contre 3,390 milliards) et le résultat net de 24%, que nos concurrents Randstad et Adecco ont annoncé en fin d’année des plans de départs volontaires (licenciements).

La proposition de la direction envers les salariés permanents...

La direction a annoncé, dans sa grande générosité, un budget de 1,5% pour les augmentations comprenant les promotions dans l’enveloppe. A cela s’ajoutera une revalorisation du ticket restaurant de 9,50€ à 9,75€. Soit une généreuse augmentation de 0,25€.

Cela correspond donc à une enveloppe de 2,7 millions à répartir entre les salariés permanents alors que Manpower déclare avoir un résultat de 95 millions en 2024. Rappelons aussi que Manpower a 1 milliard en fond propre. Fond propre issu de notre travail à tous.

...témoigne d’une incapacité persistante à envisager le juste partage de la valeur produite dans l’entreprise

Alors que les 95 millions de résultats financiers en 2024, bien que fluctuants, témoignent de la valeur créée par l’ensemble des salariés, les augmentations salariales et les mesures de reconnaissance proposées sont clairement insuffisantes pour justement récompenser les efforts fournis par tous.

Alors certes la conjoncture est moins bonne qu’elle ne l’était il y a de cela quelques mois ou années, à la CAT-intérim, il nous semble qu’au regard des efforts consentis par l’ensemble des salariés et de leur engagement quotidien, une fois de plus le partage de la valeur n’est pas équitable.

Et ces augmentations seront d’autant moins équitables que la direction a décidé de faire un pas en arrière en déclarant être contre une augmentation générale, privilégiant des augmentations individuelles qui seront donc à la main de vos managers avec tout ce que cela impliquera (risque de favoritisme, perception d’injustice, démotivation collective, complexité de gestion pour les managers ayant à faire ces choix...)

Notre avis ? La motivation et l’investissement des salariés ne peuvent être garantis sans une considération à la hauteur de leur contribution. Nous demandons donc une révision de la position de la direction afin d’assurer à chacun une rémunération digne et équitable, en cohérence avec la prospérité de l’entreprise et les réalités économiques actuelles. La direction doit cesser ce chantage en nous disant qu’on doit s’estimer heureux de ne pas avoir de plan de licenciement et qu’on doit se contenter des miettes qu’elle nous donne.

Et d’ailleurs, à ce sujet la direction Manpower doit aussi surtout cesser immédiatement sa politique de licenciements individuels, tout aussi contestables, qu’elle a activée depuis janvier 2025 et qui n’a rien à envier à un plan social.

Les revendication de la CAT-intérim

Les revendications de la CAT-intérim sont les suivantes :

1. Augmentation générale des salaires

  • 5% de A à F neutraliser en partie l’inflation de cette année et des 2 années précédentes ;
  • 2% de G à I.

2. Mesures de protection salariale

  • Augmentation de 90€ pour les plus de 5 ans d’ancienneté ;
  • Réévaluation de l’ensemble de la grille pour ne plus avoir de salariés rattrapés par le SMMC et SMIC ;
  • Application des NAO au 1er janvier 2025.

3. Clause de revoyure en cas de forte inflation

En juillet 2025 si l’inflation atteint les 5% (à inscrire dans les NAO).

4. Prime vacances

Attribution d’une prime vacances d’un montant de ½ mois de salaire brut (sur la base du salaire de base du mois précédent).

5. Prime mobilité durable

Prime pour l’utilisation d’un vélo personnel 0,25 cts du kilomètre
Prise en charge à hauteur de 50% en cas de location de vélo ou de trottinette électrique.

6. Augmentation du titre restaurant

Montant du titre restaurant à 10,5 € avec la même répartition salarié/employeur qu’actuellement.

7. Prime d’ancienneté

1500 euros pour 15 ans avec rattrapage 16,17,18 et 19 ans.

8. Primes du samedi pour les centres de services

Revalorisation des primes fixes du samedi (pour tous les salariés concernés) par l’attribution d’une prime de 85 à 100€ pour du travail le samedi.

9. Arrêts maladie

Application de la non-carence en cas d’arrêt maladie, pour tous les salariés, à la fin de leur période d’essai (hors renouvellement) et de 6 mois pour les CDD et contrats pro / stagiaires

10. Prise en charge repas pour les salariés en déplacement

Augmentation de la prise en charge des repas aux barèmes ci-dessous
20 € le midi
30 € le soir
Augmentation de la prise en charge des hôtels aux barèmes ci-dessous
Paris et agglomération + grandes villes (liste des villes actuelles) 200 € (petit déjeuner compris)
Autres villes – 150 € (petit déjeuner compris)

11. CESU

Augmentation à 500 € avec prise en charge de l’employeur à hauteur de 400 €.
Maintien de la prise en charge à 100% par l’employeur pour tout salarié reconnu salarié handicapé.
Maintien de la prise en charge à 100% par l’employeur pour tout salarié étant reconnu aidant (enfant ou parent) y compris enfant reconnu handicapé quel que soit son âge.
Déblocage des CESU hors période de référence.

12. Primes de compensation

  • Prime loi montagne 100 €/an pour les salariés habitant ou travaillant dans les départements concernés.
  • Prime vie chère 100 €/mois pour les salariés habitant ou travaillant dans les départements concernés.

13. Heures supplémentaires

Laisser au choix du salarié : paiement ou récupération des heures supplémentaires.

14. Augmentation à 4 jours pour enfant malade

15. Voiture de service dans le réseau commercial

Mise à disposition d’une voiture de service pour toute la population commerciale dans les agences.


Voir aussi :