La CAT ne signe pas l’avenant sur la complémentaire santé, même si elle a largement limité les effets négatifs sur la solution retenue pour rétablir l’équilibre du régime. Selon la CAT, la solution adoptée ne respecte en effet pas suffisamment les équilibres de solidarité qu’elle a défendus.

Comment la CAT Manpower a limité les dégâts de la réforme de la complémentaire santé

La CAT a clairement affirmé que le problème du déséquilibre de la complémentaire santé, sur lequel tout le monde comprenait parfaitement qu’il devait être comblé, devait reposer sur des choix explicites de solidarité : où accepter des déséquilibres solidaires et de combien, compensés où par des contributeurs nets ?

Les collègues retraités ne seront finalement pas exclus, mais la solidarité envers eux ne devient que symbolique

La DRH, elle, arrivait avec une approche particulièrement brutale : après avoir contraint les salariés dans ce régime complémentaire obligatoire (même si cela relève de la Loi), elle voulait rejeter les salariés retraités dans un régime extérieur auto-financé, à un moment de leur vie où le marché ne propose plus grand-chose aux personnes et où les dépenses santé de celles-ci ont plutôt tendance à augmenter.
À la CAT, nous considérons l’humain dans son ensemble de vie et non comme une variable d’ajustement opportuniste, contrairement à l’approche défendue par notre DRH. Selon la CAT Manpower, chaque être humain est successivement enfant, actif, puis retraité et ce cycle de vie doit être intégré dans nos systèmes de soin.
Sur ce point, nous avons convaincu a minima, puisqu’après que la CAT ait bataillé son argumentation avec la DRH, l’ensemble des organisations syndicales ont ensuite refusé l’exclusion des retraités de notre régime. En revanche, la hausse de cotisation qui leur sera finalement appliquée dans la solution retenue, ne laisse aux retraités Manpower un geste de solidarité qui n’est plus que parfaitement symbolique. Sur ce point, nous n’avons pas été suffisamment écoutés.

En revanche, les marges de manœuvres sur les cotisations des conjoints ne sont pas suffisamment utilisées au bénéfice des salariés Manpower

Pour retrouver l’équilibre, ce qui est accordé d’un côté doit nécessairement être compensé ailleurs. Pour cela, un point de marge de manœuvre faisait consensus : la situation des conjoints des salariés permanents Manpower, notamment parce qu’ils ont toute latitude à bénéficier d’une autre complémentaire santé, n’avaient ainsi aucune raison de se retrouver en large déficit subventionné par la communauté des salariés permanents Manpower. En effet, les conjoints doivent se faire financer soit d’abord par la complémentaire santé de leur propre employeur s’ils sont salariés, soit en trouver une sur le marché sinon, à un moment où ils ne sont pas forcément en retraite et où ils peuvent peuvent trouver des offres très correctes. Mais dans tous les cas, le très fort déficit de notre complémentaire santé sur les conjoints n’était pas du tout équitable ni juste pour l’ensemble des collègues permanents Manpower qui les subventionnaient. Si tout le monde était d’accord pour régler ce problème, la solution finalement retenue se limite à remettre les conjoints juste à l’équilibre. Le paradoxe selon la CAT, c’est qu’il eut été préférable de les mettre sensiblement mais raisonnablement contributeurs et pas seulement à l’équilibre, pour deux raisons :

  • les conjoints ont bénéficié d’être subventionnés par les salariés permanents Manpower pendant plusieurs années ;
  • il eut été préférable de les dissuader raisonnablement et sans abus, afin d’en retrouver plus tard un peu moins dans les retraités Manpower ; il eut été ainsi possible de considérer un peu mieux les salariés Manpower lorsqu’ils basculent eux-même à la retraite, sans que cela ne coûte trop cher plutôt que de vouloir les dégager, comme le souhaite maintenant la DRH.

De même, le déficit important des salariés ayant choisi l’« option santé » de la complémentaire, aurait dû être un peu mieux maîtrisé

La CAT aurait souhaité un peu plus responsabiliser dans leur cotisation les bénéficiaires de l’« option santé », contrairement à la DRH et aux autres organisations syndicales qui n’ont pas souhaité réduire plus fortement le déficit de cette option. Cela pour deux raisons :

  • un trop déficit trop important, ouvre un champ de dépenses de confort pour ceux qui n’assume que très peu ce déficit ;
  • surtout, certains collègues de l’entreprise dont les salaires sont modestes et qui ont pourtant autant de problèmes de santé que les autres, ne peuvent pas se permettre de souscrire à cette « option santé » : au nom de quoi doivent-ils en plus être solidaires pour financer les cotisations et les dépenses santé des plus hauts salaires qui eux peuvent faire le choix de cette option ? Cela constitue une véritable « double peine » en matière de santé pour les salariés permanents les plus modestes.

Les évolutions prochaines sur nos cotisations de complémentaire santé Manpower

Les efforts de solidarités selon les groupes :

  • +13% Retraités 116% -> 103% (impact 1,2%)
  • +32% Conjoints 130% -> 98% (impact 2,4%)
  • +25% Option Santé : 124% -> 122% (impact 0,9%)
  • pas de changement sur les cotisations enfants

Note : Un pourcentage supérieur à 100% indique un groupe qui bénéficie de la solidarité. Par exemple, le 103% cible du groupe retraités, signifie que ce groupe sera subventionné de 3% dans le système de solidarité.

Soit :

Impacts sur les cotisations mensuelles de complémentaire santé des salariés permanents Manpower
Impact mensuel de cotisation complémentaire santéConjointsRetraitésOption santé
Non cadres de 48,16 € à 64,87 € (+16,71 € / mois) de 112,10 € à 129,25 € (+ 17,15 € / mois) de 10,83 à 13,82 € (+ 2,99 € / mois)
Cadres de 81,52 € à 109,80 € (+28,28 € / mois) de 139,42 € à 160,75 € (+ 21,33 € / mois) de 13,54 € à 17,27 € (+ 3,73 € / mois)

Voir aussi notre article précédent sur le déséquilibre de l’assurance complémentaire santé des salariés permanents Manpower.