Un nouvel accord GEPP entre en vigueur

Les syndicats CFDT, UNSA et CGC ont signé le texte Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels (GEPP).

Le syndicat CAT Manpower ne signe pas, car les points positifs ne compensent pas les défauts, en cette période de risque pour les salariés permanents

Les deux points positifs du texte relevés par les militants CAT, en ce qu’ils organisent des dispositifs pouvant bénéficier aux salariés, sont :

  • l’existence de dispositifs d’aménagement de fin de carrière à la main des salariés concernés,
  • l’existence de modalités d’indemnisation de la mobilité géographique.

Mais s’agissant de ce dernier dispositif justement, il a aussi été critiqué sur le manque de garanties effectives, notamment suite à de potentielles fermetures agences : récemment, des collègues du réseau ont ainsi été victimes de déclassement, ce qui est malheureusement une pratique régulière chez Manpower, depuis la fermeture de certains sites agence.

Pour le reste, la logique GEPP du texte manque de cohérence, de méthode et de proximité terrain

En revanche, les militants attendent des améliorations GEPP pour les prochaines négociations, sur les points suivants :

  • la création d’un schéma d’implication concret des CSE et CSSCT dans les processus GEPP, puisque la direction met justement en avant le rôle moteur de l’initiative locale dans ce domaine (ce qui est contradictoire avec la volonté de traiter le volet dialogue au seul niveau des instances nationales) ;
  • plus largement une plus grande clarté des processus entre les différents acteurs de l’entreprise impliqués pour l’identification, la quantification, la communication envers les salariés et le traitement (formation, organisation, déploiement...) des évolutions métiers des personnels concernés ;
  • une méthodologie de dimensionnement des accompagnements définie plus concrètement, par rapport aux besoins d’évolution métiers qui seront identifiés ;
  • une méthodologie et des critères d’évaluation de la performance de la GEPP (accessibilité, équité, efficacité des trajectoires.

Les points qu’aborderont notamment les représentants CAT Manpower pour les suivis à venir de la GEPP

Pour le prochain suivi de l’accord, la CAT souhaitera aborder :

  • un éventuel dispositif traitant du nombre d’alternants et autres stagiaires rapportés aux effectifs des services et agences d’affectation : le texte actuel pose en effet un problème en l’état, puisqu’il ne met en avant ... qu’un quota minimal d’alternants, sans aucun égard pour le problème que les CSE ne cessent de décrier dans leurs avis ;
  • un point qui devrait mettre en valeur l’engagement contributif de la direction sur les dispositifs de fin de carrière, qui puisse donner une idée globale de leur bilan financier, entre les dépenses prises en charge par l’employeur et les gains liés à la diminution des indemnités de départ en retraite de ces salariés (baisse des salaires de référence des salariés concernés).
    Note : à titre individuel, c’est un point que les salariés permanents qui entrent dans ces dispositifs de fin de carrière doivent évaluer en fonction de leur situation et de leurs souhaits personnels.

Petit regard arrière : le plan sénior se poursuit, mais la GEPP intérimaire est en panne

Lors des échanges, les militants CAT ont demandé à ouvrir une autre discussion tournée vers la GEPP intérimaire. Paradoxalement, ce sujet est désormais fermé, alors qu’il était ouvert en 2012, à une période où les CDII n’existaient pourtant pas ! Cherchez l’erreur. Savoir appréhender ce sujet, serait pourtant facteur d’efficacité économique selon la CAT Manpower. Adapter les ressources intérimaires utiles au marché, éviterait en effet le gâchis humain et financier de l’approche de consommation court terme actuellement en vigueur (en dépit des grandes incantations « talents » qui relèvent plus de la méthode Coué).

Inversement et cela est positif, la direction reporte à nouveau dans son texte et donc entretient les dispositifs séniors, dont notre collectif appelait alors en vain la mise en place en 2012.


Voir aussi notre article antérieur sur les négociations sénior en 2012.